jeudi, décembre 29, 2005

La part de l'autre d'Eric Emmanuel Schmitt

Que serait devenu Hitler s'il avait été pris à l'académie des beaux arts... That is the question, comme dirait l'autre!
Ce bouquin essaye de répondre à cette question et explore comment Hitler est devenu Hitler et comment il aurait pu devenir Arthur H (pas le chanteur hein!) s'il avait été pris aux beaux arts...L'idée est intéressante et porte le livre sur les 100 premières pages... mais le malheureux Eric-Emmanuel tire douloureusement ça sur 500p.
L'auteur présente alternativement la vie d'Hitler et d'Adolphe H (son alter ego s'il avait été pris aux Beaux Arts). L'histoire l'histoire d'Hitler on la connait et celle d'Adolphe H tourne vite en rond : La peinture, le traumatisme de la guerre, une participation au mouvement surréaliste et bien sur quelques problèmes amoureux...
Une fois que l'on a compris que l'auteur va nous rabacher que la bête sommeille en chacun de nous...Ben on s'ennuie.

Pour me venger j'essaye de comprendre Sartre qui avait dit, une cinquantaine d'année avant ce bouquin que "l'existence précède l'essence". L'idée est que l'homme ne peut pas être défini avant son existence et que donc ben c'est qu'il n'est d'abord rien et qu'il se créé ensuite, qu'il devient tel qu'il choisit de se faire...
Bon alors moi a priori... ce qui me dérange c'est le côté "choisit", qui implique une décision volontaire parce qu'il me semble que ça résulte plutôt du hasard...
Mais bon j'ai lu un peu vite quelques pages sur l'existentialisme et c'est certainement beaucoup beaucoup plus compliqué que ça.

2 commentaires:

Jeanfou a dit…

Disons que c'est une déplorable conjonction d'un contexte, de la nature humaine et d'un fou... Mais je ne suis pas sur que la lâcheté soit au coeur des choses, je dirais que c'est plutôt, c'est terrible à dire, un terrible manque de recul...Puisque ce qui est normal est ce qui est pensé par la plupart...
Je me méfie un peu de ce sujet c'est un terrain glissant.

Anonyme a dit…

ahlala jean fou, fallait pas me faire ça je vais avoir de terribles envies de diatribes virulents...
bon on va pas se prendre la tête sur " il est bien il est pas bien le bouquin ", cela dit je ne pense pas qu'hitler aie "été fou".pour revenir sur adolf h., je pense que l'auteur a bien géré la création du "gentil adolf", il faut savoir que cette éventualité doit quand même se fondre dans un contexte historique précis, doit correspondre en tous points avec son enfance aussi, et je pense que le personnage est pas mal réussi, et que son essence, même si elle est parfois caricaturée (ses interrogations sur les rites cultuels juifs etc...)n'en est pas moins dénuée d'humour et reste je trouve assez intéressante.Ce qui ressort du livre à mon sens, c'est cette interrogation c'est vrai, sur la part de ténèbres qui sommeillent en nous, notamment ces certitudes aveugles que nous avont tous, mais je trouve que ce qui ressort encore plus, c'est que hitler était terriblement seul. Souvent volontairement certes, convaincu qu'il était de son omniscience et sa supériorité, mais je crois que cet isolement et ce solipsisme étaient une façon de nier son asocialité, surtout de la part des autres, je ne pense que c'était un être qui ne savait pas aller vers les autres et communiquer, et il s'en consolait en agrandissant sa tour d'ivoire et en se persuadant que les autres avaient tort, pas lui.C'était un homme qui ne se remettait pas en question, qui cherchait des réponses radicales,aveugles et globales à ses problèmes, sans jamais admettre qu'il était imparfait, puisqu'apparemment cette certitude viendrait de l'idolâtrie maternelle qui le glorifiait et à laquelle il s'accrochait.Et je pense que sa solitude l'a rendu fou, l'a conforté dans certaines jugements qu'ils aurait peut-être soupesés à une époque où il avait encore l'espoir d'etre accompagné dans une vie heureuse.Il a toute sa vie trouvé un coupable à chacun de ses problèmes, son impuissance c'étaient la faute des femmes,son piètre talent de peintre c'est pas lui c'est les autres qui ne savent pas juger son art, et comme sa vie ne tournait pas rond, comme le travail ne le rendait ni heureux, ni riche,ni célèbre il a là aussi trouvé un coupable global, radical, facile et extérieur à lui, qui en plus lui lui permettait non seulement de devenir connu en tant qu'orateur, rémunéré en tant que politicien, acclamé en tant que vedette mondaine, et qui plus est en désignant un coupable qui s'adaptait parfaitement aux difficultés de l'époque, en permettant aussi de soutenir sa carrière politique avec un beau retour de force puisque l'"éviction" de son "coupable" (puisque son ennemi est le juif et non les juifs)lui permet de promettre du travail au chomeur allemand qui va alors voter pour lui etc...
donc voilà pour lui ça lui offrait une chance de réussir sa vie et de trouver une réponse,forcément extérieure, à ses problèmes et à ceux de l'allemagne.
bon enfin, jvais pas m'étendre plus, il font preuve de tellement de compréhension et de discernement pour fermer un site...