Gandhi est mort il y a 60 ans, dézingué par un extrémiste d'une autre espèce que la sienne. Je dis « d'une autre espèce » parce que le père de l'Inde ne faisait, à sa manière, pas dans la demi mesure et c'est sans doute la raison pour laquelle je l'admire. Il avait su, à la manière des philosophes antiques, appliquer sa doctrine à son style de vie. L'ascétisme de Gandhi se cristallise sans doute dans son rouet, rouet présent sur le drapeau de l'Inde…Cruelle ironie pour ce pays qui entre de plus en plus profond dans la société de consommation « à l'occidentale » comme le note Thierry Groussin dans son très bon blog.
Gandhi, qui a manipulé tout un peuple à coup de symboles, n'était sans doute pas qu'un « simple idéaliste ». Il avait sans doute amèrement accepté qu'il faut parfois manipuler les foules pour leur bien, pour les sortir de la myopie qui les aveugle. La raison pour laquelle Gandhi se distingue de nombreux grands hommes, raison qui nourrit mon admiration à son égard, c'est qu'il ne
cherchait pas le pouvoir pour le pouvoir. J'ai la faiblesse de croire qu'il cherchait le pouvoir parce qu'il aimait les gens, parce qu'il sentait qu'il était en son pouvoir d'améliorer la vie du peuple indien.
Tout comme Gandhi, le philosophe roi de Platon ne veut pas du pouvoir qui ne peut lui apporter que du souci. S'il accepte de gouverner , de quitter la contemplation des formes pour redescendre dans la caverne, c'est par devoir envers la cité.
L'occident attend son Gandhi, le monde son philosophe roi.
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